• C'est comme s'il pleuvait dehors, même état de mélancolie.

    Swallow, Placebo 

    Isn't it love II, Damien Saez
    (que je ne trouve pas sur deezer, bordel, je ferai un update plus tard, quand j'aurai la foi de la transformer en format mp3, mais là il est quasi 1h du matin et j'en ai marre en fait).


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  • Nouvelle découverte en musique électro, via Fred-avec-un-K de ma classe: Crystal Castles

    Sur Deezer, je conseille aussi les titres Untrust Us, Magic Spells, Crimewave, Reckless. Ma playlist. 

     

    Donc, il fait froid. Comme partout, mais des fois je sens le froid s'incruster à l'intérieur de moi (ça me fait comme ça quand je tombe malade). J'ai enfin fini de tricoter mon bonnet, ça aide (même s'il est 4 fois trop grand). Aujourd'hui j'ai fait péter un amphi durant lequel je n'aurais rien suivi de toute façon, et j'ai fait une super sieste. J'ai rapporté à Oyonnax ma grosse couette fleurie que j'ai depuis toute petite, très douillette et extrêmement réconfortante, elle est parfaite. Ca aussi ça m'aide beaucoup.

    Parce que j'ai besoin de m'entourer de trucs réconfortants en ce moment, vu que je suis la seule à prendre soin de moi.
    Des fois je me sens bien, contente de ce que je fais, centrée sur moi-même.
    Des fois je me sens seule et indépendante, et je me dis que j'ai bien grandi et je me sens entière.
    Des fois je me sens seule et ça me donne juste envie de pleurer. Parce que un peu vulnérable, parce que personne pour me dire que ça ira, personne à qui raconter comment je me sens, parce qu'il faut toujours tenir bon même quand on est fatigué et que les épaules amies sont trop loin pour que je puisse poser la tête dessus. Parce qu'il est très loin de toute façon.
    Punaise, vais arrêter de parler de ça ou je vais déprimer pour de bon.

     

    Donc, j'écoute beaucoup de musique. Ca soulage. Je crois que mon coeur voulait juste hiberner. Fatigant de tant donner, besoin de dormir sous la neige. Avec le froid qui anesthésie, parfait.


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    C'est comme ça, ça arrive. It just falls apart.

    Ecouter ça en boucle, juste parce que ça fait du bien là où ça gratte.

    Ecouter le temps qui passe, avec ses gouttes de givre et la fumée au dessus de la tasse de thé. Ecouter ce qui pulse doucement à l'intérieur de moi.


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  • Au foyer de Bellevue, il y a un monsieur qui se réveille régulièrement en ayant tout oublié.

    Il se balade toute la journée dans les couloirs, ne sait pas si on est le matin ou l'après-midi, s'il a déjà mangé ou pas. Et il raconte à qui veut l'entendre: "Ce matin je me suis réveillé et pouf! Tout avait disparu. J'ai perdu la mémoire, je me souviens plus de rien. ... Vous savez quel âge j'ai? J'ai 165 ans. Si si."
    Evidemment, cette conversation peut avoir lieu plusieurs fois dans la journée avec le même interlocuteur.

    Ca m'a fait me questionner, of course.
    Quand on se réveille le matin et qu'on ne se souvient plus de rien, qu'est-ce qu'il nous reste? Ca doit être tellement perturbant, de ne plus savoir ce qu'on a fait de sa vie. Perte d'identité, au final. Ne même plus savoir si on a des enfants, dans quelle ville on a grandi, quel métier on a fait... Mais qu'est-ce qu'il nous reste???
    On pourrait se dire, il nous reste à profiter du présent. Vivre pleinement une journée banale, comme si c'était la seule journée qui se détache de l'éternité du temps, en accomplissant tous les petis gestes insignifiants en leur consacrant toute son attention. Mais même cette attitude découle d'une certaine réflexion, qu'il a fallu faire mûrir pendant un certain temps, et donc si on recommence tout à zéro un matin on n'est pas vraiment dans cette optique.
    Il nous reste tout de même le corps. Physiquement, on est là. Ce n'est qu'une part de l'identité, mais ça reste à mon sens une part non négligeable (en tout cas, ça nous donne une preuve concrète de notre existence matérielle, c'est déjà ça de pris). Oui mais le corps, à 85 ans (ouais parce que les 165 on n'y est pas encore hein), c'est pas ce qu'il y a de plus performant. A vingt ans on peut se dire qu'on a de quoi repartir, se faire une nouvelle vie; à 85 ans on a juste tout perdu.
    Peut-être, un jour, je me mettrai à écrire mes mémoires. J'aime aussi l'idée du journal intime, et du blog, ça laisse une trace de pleins de petits moments du quotidien qui ne seront peut-être pas ensevelis sous l'oubli.

     

    Pour compléter, deux extraits:

    - Extrait du livre "Antéchrista", de Amélie Nothomb:
    "J'avais seize ans. Je ne possédais rien, ni biens matériels ni comfort spirituel. Je n'avais pas d'ami, pas d'amour, je n'avais rien vécu. Je n'avais pas d'idée, je n'étais pas sûre d'avoir une âme. Mon corps, c'était tout ce que j'avais."
    Commentaire: ça me conforte dans la pensée que notre corps physique est une réalité irréductible.

    - Extrait d'une chanson, "Il resto va da sè" de Lorenzo Giovanotti (traduit ^^):
    Un jour j'ai vu un homme qui lisait à l'envers, je lui ai demandé 'Scuse moi mais qu'est-ce que tu fais?' Il m'a dit "j'ai lu des livres pendant toute ma vie, et maintenant je les efface, je les relis tous à l'envers, en oubliant ce que je sais. Et après je garderai ce qui me reste, le reste va de soi je sais pas moi."

     


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  • Comme le savent ceux qui me côtoient plus ou moins régulièrement ces temps-ci, je bosse dans un foyer pour personnes âgées pour le mois d'août. Très bien placé dans son joli petit cadre gapençais, des chambres agréables et des salons communs de toute beauté, des activités organisées tout au long de la semaine (même des sorties courses à Leclerc!!!), et une moyenne d'âge des résidents de 85 ans. Huf.

    Jusqu'à présent j'ai plutôt bossé à la laverie: on reçoit le linge sale des résidents (je ne m'attarderai pas sur l'état du linge, qui est parfois assez critique), on le K2r abondamment, on le passe à la machine, on le passe à la sécheuse, on le repasse au fer et on le rend à chacun en jolis petits paquets. Ah, ce matin j'ai aussi cousu des dizaines d'étiquettes pour un nouveau locataire. Enfin bref, c'est pépère, la dame avec qui je travaille est sympa, tout baigne.

    Et hier, j'ai fait de l'animation (un bien grand mot d'ailleurs...): j'encadrais une aprem de jeux de société. Comme on était juste 2 saisonnières, on a aps fait trop d'impro et on est restées sur les habitudes des résidents. J'ai joué aux dominos pendant trois heures. Bon, en soi, c'est assez marrant de penser que je suis payée à jouer aux dominos, mais en fait je trouve que le contact avec les personnes âgées est usant, moralement parlant.

    La plupart sont sympas, très contentes quand on fait quelque chose avec elles, et c'est rigolo de jouer avec elles. Mais quand même, il y en a beaucoup qui sont dans un état de santé déprimant. Et je crois, c'est surtout le fait qu'ils soient tous parqués au même endroit qui est déprimant. Je veux dire, quand on emménage dans une maison de retraite, on abandonne; c'est le dernier endroit où on va être, généralement on n'est plus assez autonome (physiquement et mentalement) pour faire des projets ou construire des choses, il ne reste qu'à ressasser ses souvenirs et attendre la fin.

    Ce qui me fait peur, c'est d'être confrontée à ma propre vieillesse. C'est dans longtemps, on est d'accord, mais on sait que ça finira par arriver... (sauf accident imprévu, mais quelque part ça serait quand même dommage). Mais le corps qui se dégrade, la peau qui pend et les articulations qui rouillent, ouais, je vais y passer. J'ai pas très envie =/
    Il y a aussi les regrets, qui foutent les jetons. Tout ce qu'on a loupé, tout ce qui nous a manqué, tout ce qu'on se dit qu'on aurait dû faire, apparemment ça ressort très fort. Comme le disait Manon, toutes les angoisses se cristallisent jusqu'à prendre totue la place. C'est quand même triste que l'on doive finir comme ça.

    Je n'irai pas jusqu'à décider de me suicider à mes 13 ans comme Paloma de "L'élégance du Hérisson" (très beau livre, par ailleurs), d'une part parce que c'est un peu tard et d'autre part parce que quand même, j'ai l'absolue certitude qu'il y a encore des milliards de choses qui valent le coup de les vivre. Et la croyance fondamentale que la vie est un don du ciel, et que je suis heureuse d'en être.
    Alors quoi? Il faut du courage, pour mener sa vie de façon à ne rien devoir regretter. Du courage pour profiter du moment présent, tout en étant conscient du temps qui passe, et sublimer les instants.

    Ca nous fait du boulot tout ça... Allez, on va faire la fête =)


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